Art et Culture

Driss Ajbali présente à Paris son nouvel ouvrage “Éric Zemmour, un outrage français”

Dpress

Le sociologue et essayiste Driss Ajbali a présenté, lundi soir à l’Assemblée nationale française à Paris, son nouvel ouvrage intitulé “Éric Zemmour, un outrage français”.

La présentation de cet ouvrage, qui a été publié en février dernier de manière simultanée par trois éditeurs différents et dans quatre pays, le Maroc et la France (La Croisée des chemins), la Tunisie (Nirvana) et l’Algérie (Frantz Fanon), a eu lieu lors d’une conférence organisée à l’initiative du Cercle Eugène Delacroix, une association d’élus de la République Française de tous bords politiques pour promouvoir la coopération France/Maroc, et de M. M’jid El Guerrab, député des Français de l’étranger.

Dans leurs mots introductifs, les hôtes de la conférence MM. El Guerrab et Salah Bourdi, président du Cercle Eugène Delacroix, ont souligné le caractère important de ce travail qui constitue, à leurs yeux, une “oeuvre utile et nécessaire”, dans la mesure où elle offre un décryptage étoffé du “phénomène Zemmour”.

Il s’agit, selon eux, d’un dossier d’une grande qualité documentaire et analytique, fruit d’un travail de longue haleine qui s’est étendu sur presque vingt ans, à verser dans le débat politique français.

Avant de présenter son livre devant un public composé essentiellement d’élus locaux, dans les locaux de l’Assemblée nationale, ”ce cœur battant de la démocratie française”, l’essayiste est longuement revenu sur le discours du Trocadéro d’Éric Zemmour qu’il a qualifié de “discours voiture balai” et de “discours essuie-glace”.

”Zemmour a fait de la place pour tout le monde : les jeunes, les vieux, les victimes… et même aux musulmans”, a souligné Driss Ajbali, pour qui ce discours est conforme au personnage que ”Zemmour s’est construit” avec cette mythologie du ”juif berbère”, accueilli et gâté par la France au point de lui permettre de candidater à la fonction suprême.

”Zemmour est né à Montreuil, il a grandi à Drancy. Il n’a jamais mis les pieds en Algérie. Avec cette affaire, on est dans la mythologie pure pour ne pas dire le mensonge”, a fait observer M. Ajbali.

Et l’essayiste de poursuivre sur le discours d’une heure de dimanche dernier à Trocadéro où ”il y a le souffle de l’écrivain qui s’inscrit dans la lignée d’Ernest Renan” mais où ”on décèle la pauvreté du projet politique”. ”Le projet politique de Zemmour, c’est Zemmour lui-même” finira par lâcher l’essayiste.

Dans la foulée, Driss Ajbali a livré à l’auditoire les clés de lecture de son livre composé d’une introduction et d’une conclusion où s’insèrent dix-sept chapitres qui couvrent une période qui débute avec l’année 2000 et s’achève avec l’année 2017.

Dans son ouvrage, Driss Ajbali livre une analyse et un décryptage du phénomène Zemmour et de sa prodigieuse irruption dans l’arène électorale et politique française.

Dans cet essai “coup de poing”, l’auteur y tente “de revenir, année par année, événement, le plus souvent tragique, après événement, livre par livre, pour essayer de comprendre comment des minorités, de part et d’autre, ont préempté le débat français, pour le réduire quand ce n’est pas à coup de surenchères mémorielles et de concurrences victimaires, en une polémique sans fin dans une société où on ne vit plus côte à côte, mais ‘face à face’, le tout sur un fond de dérives, réelles, dans certaines parties du territoire français”.

L’ouvrage, de 570 pages, décèle comment “dans une forme d’accompagnement à distance du lepénisme, de nombreux livres et autres essais ont balisé le chemin pour qu’en 2022, Éric Zemmour en vienne à tenter de passer de la réflexion à l’action”.

Sociologue de formation, Driss Ajbali a une longue expérience dans le domaine de l’immigration, la banlieue et la violence urbaine. Très actif dans le domaine associatif, M. Ajbali a été directeur d’un centre social et culturel durant une décennie, avant de rejoindre l’équipe de Catherine Trautmann en 1996 pour travailler sur le phénomène des voitures brulées. Il a présidé, pendant plusieurs années, le Comité d’action en faveur des immigrés, mis en place en France en 1952.

Membre durant deux mandats du CCDH, il est toujours membre du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME) depuis 2008. M. Driss Ajbali est le médiateur de l’Agence marocaine de presse (MAP) depuis 2020.

Il a publié plusieurs ouvrages, dont “Violence et immigration”, préfacé par Catherine Trautmann, ancienne ministre de la Culture, “Ben Laden n’est pas dans l’ascenseur”(2002), co-signé avec le journaliste Daniel Riot, sur la peur de l’immigré en Europe, et “Les figures de la presse marocaine”, une galerie biographique de 270 journalistes marocains et marocaines qui ont marqué la scène médiatique nationale depuis 1959 à nos jours. Cet ouvrage se veut comme une contribution à “une étude sociologique” et “une typologie structurée” des hommes de la presse marocaine.

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